GLACIERS
Depuis 2017 l’artiste arpente les montagnes et les glaciers accompagné par son guide pour observer l’évolution des glaciers face au réchauffement climatique. Les conséquences directes sur cet environnement sauvage paradisiaque sont choquantes. Les glaciers fondent à si grande vitesse qu’ils ressemblent en été de plus en plus à des corps scarifiés en souffrance, que l’on tente de recouvrir de bâches, pour ralentir leurs fontes. Bernard Garo a été profondément touché par ces images de désolation et de chaos qu’il a vu et l’idée de voir disparaître ces géants de glace dans moins d’un siècle, l’a stimulé à développer des séries spécifiques autant picturales que photographiques et cinématographiques, autour de thèmes en lien aux glaciers ; fonte, pollution, mouvements de rétraction, temps long et mémoire qui mettent inévitablement en avant notre vulnérabilité face aux conséquences de ces phénomènes. L’œuvre dans sa recherche plastique, tout en exprimant l’instabilité et la fugacité, a le potentiel de sensibiliser le monde émotionnellement sur cette problématique environnementale mondiale, en révélant le beau qui risque de disparaître et les secrets de ces rares derniers espaces restés sauvages de notre terre, que finalement peu de gens connaissent véritablement.
Dans ce contexte, l’artiste a développé d’immenses toiles majeures, comme de plus petites également, avec des matériaux naturels, directement prélevés au pieds des glaciers, en utilisant aussi l’eau de la fonte de la glace, pour mieux transposer par la peinture, les mouvements invisibles de la matière, au travers des strates du temps, jusque dans les profondeurs des entrailles des géants de glace.
Les glaciers recouvraient tout le territoire Suisse il y a 25'000 ans. Du temps de l’Antiquité ils avaient pratiquement disparu de manière naturelle. Au moyen âge par contre, une courte période glaciaire est survenue, qui a duré jusqu’en 1860 pendant laquelle les géants de glace avançaient, mais depuis l’avènement de l’aire industrielle, ils ont à nouveau commencé à fondre et reculer, jusqu’à l’accélération que l’on connaît aujourd’hui, qui met en danger dans un temps court, la mémoire de l’anthropocène avec la disparition programmée de ces derniers avant 2100 si le réchauffement climatique ne peut-être atténué.