PEINTURE, DESSIN ET LAVIS
(MATIÈRES, EMPREINTES ET ENCRES)
"Le travail de peinture de Bernard Garo interroge le concept des frontières et de notre identité au cœur de la nature. Les matières premières, brutes – sables volcaniques, sédiments marins, bitume de Judée, asphalte, latex, poudres de pierres, terres et pigments naturels – s’unissent sur la toile pour structurer de monumentales compositions." Comme aussi les encres, pigments naturels et le brou de noix dilués avec l’eau des glaciers, des lacs ou des océans sur des papiers chinois, des papiers vélins pure coton ou d’autres supports innovants.
"À la base de son travail, dans une quête de savoir et, l’artiste commence par explorer le réel et des territoires inconnus, par des voyages qui le mènent dans le monde entier ; d’Alexandrie à Reykjavík, de Lisbonne à Istanbul, comme aussi de Barcelone à Berlin ou de Pékin à New-York, sans oublier de l’Afrique du sud à la Sibérie afin de créer des ponts entre les cultures. Son regard sensible se porte sur des détails particuliers qu’il collectionne en les photographiant et dont il garde des impressions d’atmosphères, de lumières particulières, de structures architecturales propres à chaque endroit, révélant l’invisible et insaisissable face de notre terre et de notre culture, celle en perpétuelle évolution. Tel un alchimiste, un archéologue ou un géologue, il se lance ensuite, après un croquis qui lui révélera déjà la dimension idéale de la toile finale, dans la recherche des matières picturales. Les constantes sont une couleur de fond et l’utilisation du bitume dont la tonalité de noir et la matière grasse et épaisse confère à ses toiles une intemporalité et une profondeur étonnante. Le geste du maçon avec sa truelle ou du semeur avec son tamis a une importance prépondérante dans le travail de l'artiste. Il puise sa source dans une sorte de rituel où l’on imagine volontiers le peintre ne faire qu’un avec la toile et la matière." pour recréer un nouveau lien au monde. Nicole Kunz (Directrice d’un Centre d’Art, historienne et critique d’art)
Artiste engagé, faisant le constat qu’il y a 25'000 ans tout le territoire de la Suisse était recouvert par plus de 1000 mètres de glace et qu’aujourd’hui, si rien ne change, dans moins de 100 ans, 50.000 ans de mémoire figée dans la glace, vont disparaître à cause de la fonte accélérée des glaciers lié au dérèglement climatique provoqué en partie par la pollution humaine.
« Garo nous montre l’urgence de sauvegarder la terre et sa biodiversité -l’humanité incluse- par ses actes artistiques immersifs équivoques et émotionnels qui ouvrent sur une réflexion et une prise de conscience universelle. Il développe ainsi une pensée artistique sur la relation ambivalente de l’homme avec son environnement, sur la mémoire humaine et sa vulnérabilité."
C’est l’histoire d’un engagement artistique qui n’a pas fini de s’écrire tant l’urgence climatique et sociale secoue notre planète tout entière !
Hervé Groscarret (Responsable de l’Unité Publics et Expositions au Muséum d’histoire naturelle de Genève)