top of page

PHOTOGRAPHIE

"Epitaphe à la fois visuelle et émotionnelle, la photographie de Garo est sa mémoire permanente, son “carnet de croquis”. Elle n’a cependant pas besoin d’être figée dans le temps par des mots: elle touche, émeut, fascine, interroge, heurte, répugne — elle se vit. Et lorsqu’elle se pare d’une aura quasi mystique, quand sa seule vision nous plonge dans la méditation, quand sa musique rythme une partition imperceptible, alors sa seule présence suffit à nous ramener à ce quelque chose d’essentiel et d’inaltérable que l’on appelle la conscience — celle de notre existence."   Carole Glauser

En parallèle à son travail pictural, l’artiste récolte depuis fort longtemps des témoignages photographiques sur l’évolution du paysage, des montagnes comme des glaciers qui font partie de son environnement proche et de son identité, car la Suisse était entièrement recouverte par des glaciers, il y a près de 25'000 ans. Cet univers alpin est en pleine transformation, une grande partie est en train de se disloquer et de fondre à grande vitesse, à cause de l’évolution climatique.
Par son œuvre photographique qu’il développe autant en numérique qu’en argentique, il souhaite nous sensibiliser sur la vie des glaciers qui est finalement méconnue. La photographie numérique permet des installations immersives spectaculaires et émotionnelles en lien à ces géants de glace qui ressemblent de plus en plus à des corps veineux et décharnés avec une peau proche de l’humain, scarifiée par le temps et la pollution. Un travail en diptyque se développe dans ce sens aussi, comme l’homme est autant victime que coupable de sa négligence.
La photo sert aussi de base visuelle et documentaire pour des films ou des projections et peut devenir une archive de références pour mesurer l’évolution des glaciers dans le temps ; un point de départ stimulant pour d’autres démarches et médiums.
Quant à sa démarche avec des films argentiques et son Hasselblad moyen format 6x 6, l’artiste fixe dans un format carré en noir et blanc, la peau des glaciers d’une manière structurelle et picturale presque abstraite. En revenant également à une technique ancienne de développement qui date du début du réchauffement climatique, qui utilise le charbon dans le processus du tirage des images, Il dénonce ainsi la pollution actuelle, par l’utilisation de l’élément même qui est le principal coupable du réchauffement climatique actuel, donnant du sens aux images et à sa démarche.
De surcroît comme chaque tirage manuel apporte une texture spécifique unique et à l’image, elle redevient ainsi presque une peinture.

bottom of page