MONTAGNES
Les Cimes des montagnes, d’une rare beauté, sont les derniers symboles universels, sauvages et dangereux de notre terre. Elles nous rappellent à la réalité de notre monde, dans lequel nous ne sommes finalement presque rien. Les grandes toiles récentes de montagnes et de glaciers de l’artiste sont le témoignage matiériste de la beauté fragile de notre environnement naturel, qui est à préserver, car il fait partie des premières victimes du réchauffement climatique et de l’érosion, qui sévit plus fortement en haute montagne qu’en plaine. Cela a pour conséquence de changer radicalement la topographie du paysage sur un temps géologique plus ou moins court. Temporalité qui s’est accélérée ces dernières années avec la fonte du permafrost et celui des glaciers d’altitude, simultanément à la disparition des neiges dites éternelles. Ces phénomènes liés nous remémorent que notre terre est en mouvement permanent, suivant des cycles naturels, mais que l’impact de l’homme n’a fait que les dérégler, causant ainsi une grande instabilité et des dangers accrus en montagne
Bernard Garo a peint de manière innovante plusieurs montagnes phares des Alpes, tout en s’inscrit ainsi de manière contemporaine dans la tradition de la peinture alpestre helvétique. Il crée pour chaque montagne de petites séries révélant plusieurs états différents de ces cimes en perpétuel changement. Parmi toutes celles, auxquelles il s’est consacré, il y en a une très particulière et emblématique, à laquelle il a consacré une grande série, certainement la plus célèbre au monde, car elle est très caractéristique géologiquement parlant et unique de par sa silhouette pyramidale ; le Cervin. Situé au cœur des Alpes, sur la frontière italo-suisse, cette montagne est issue de la tectonique des plaques eurasienne et africaine entre le Mésozoïque et le Cénozoïque, quand la plaque africaine s’est appuyée sur la plaque eurasienne pour façonner l’arc alpin. La forme très géométrique du Cervin en fait un lieu d’escalade mondialement connu mais qui a causé aussi de très nombreuses victimes parmi les alpinistes intrépides et mal préparés qui s’y sont attaqués.
Quatre peintures monumentales du Cervin ont été créées ainsi qu’une quinzaine d’autres supplémentaires plus petites pour compléter cette série parmi d’autres.
Le chiffre quatre, correspondant aux faces de cette montagne, fait aussi allusion aux langues nationales suisses et aux points cardinaux... Par leurs dimensions imposantes, ces toiles se font aussi porteuses de la puissance et de l’imprévisibilité de la montagne qui suscite le respect de ses visiteurs tout en exaltant leur admiration pour l’incomparable beauté des reliefs alpins. L’artiste désire concentrer dans sa peinture l’énergie naturelle, en intégrant aux pigments des fragments et poussières de ces roches millénaires, récoltés sur place, rendant ainsi visible l’invisible, et apparente l’histoire de la nature qui nous concerne tous." Nicole Kunz
La matière et les éléments au service des enjeux de la planète
Par essence, Garo fait partie des artistes “matiéristes” qui introduisent les éléments de la nature directement dans leurs œuvres. Le rendu est un aspect minéral impactant, seul perceptible face à la toile elle-même. Structure et peau qui portent en elle, l’histoire même de notre humanité et qui nous conte avec ses quartz et autres sédiments fossiles, la beauté fragile de notre monde en perpétuel mouvement.
Sa démarche porte une dimension philosophique, écologique et humaniste, qui souhaite participer à l’évolution consciente de notre société envers les enjeux de notre planète.
En effet s'il a également peint d’autres cimes iconiques et glaciers qui l’entoure, cette fascination pour ce monde sublime, sauvage et parfois encore vierge, qui garde plein de secrets, ne s’arrête pas uniquement aux Alpes, elle le relie à toutes les autres montagnes mystérieuses et sacrées du monde, qui connaissent des problématiques environnementaux similaires à cause du bouleversement climatique planétaire.

















































